Information / Prévention

Les échinococcoses sont des maladies parasitaires liées au développement chez l’homme de la larve d’un cestode (vers) de l’espèce Echinococcus sp. L’échinococcose alvéolaire et l’échinococcose kystique (anciennement appelée hydatidose) sont les 2 principales maladies et sont responsables à elles deux de près de 1 million de cas dans le monde (source : OMS, Échinococcose (who.int)). Bien que ces deux pathologies aient des caractéristiques communes (atteinte hépatique majoritaire, lésions kystiques ou microkystiques), il existe de nombreuses différences qui résident notamment dans leur aire de répartition (cf. carte), l’hôte intermédiaire et définitif impliqués dans la transmission, la présentation clinique et radiologique, et la prise en charge thérapeutique.

Echinococcose alvéolaire

L’échinococcose alvéolaire (EA) est due au développement chez l’homme de la larve d’Echinococcus multilocularis. Du fait de conditions climatiques optimales à son développement et à la répartition des hôtes animaux impliqués dans la transmission, il s’agit d’une maladie endémique dans plusieurs régions de l’hémisphère nord. En France, la zone d’endémie couvre les régions montagneuses de l’est de la France (régions Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes) même si de plus en plus de cas d’EA sont diagnostiqués en dehors de ces limites.

Cycle d’Echinococcus multilocularis

Le cycle parasitaire implique de manière obligatoire un carnivore, que l’on appelle hôte définitif. C’est lui qui est responsable de la transmission de la maladie à l’homme. En Europe, l’hôte définitif est principalement le renard roux mais les chiens domestiques peuvent également constituer un hôte, bien que plus rarement, ce qui représente un risque non négligeable de transmission à l’homme de par leur proximité. L’hôte définitif va héberger le vers adulte dans son système digestif, vers qui va produire des œufs contaminants qui seront libérés dans l’environnement via les excréments du carnivore. L’hôte intermédiaire naturel est un rongeur, principalement le campagnol en France. C’est grâce à lui que se perpétue le cycle parasitaire dans l’environnement. En consommant les œufs du parasite présents dans l’environnement, l’hôte intermédiaire va développer la maladie. L’hôte définitif va se contaminer en ingérant les viscères contaminés de l’hôte intermédiaire (cf. cycle). L’homme constitue ce que l’on nomme une impasse parasitaire en ingérant accidentellement des œufs du parasite présents dans l’environnement.

Manifestation clinique et prise en charge

La maladie se développe principalement au niveau du foie (95% des cas). Il existe une longue période de latence entre l’infection et les premières manifestations cliniques pouvant durer plusieurs années (5-15 ans environ). C’est pourquoi, en France, l’infection est souvent diagnostiquée de manière fortuite sur un examen d’imagerie réalisé pour une autre raison, alors que le patient est asymptomatique. La maladie est liée au développement lent du parasitaire au niveau du foie sous forme de microkystes. En dehors de complications, les manifestations cliniques sont aspécifiques : douleurs abdominales, palpation d’une hépatomégalie (augmentation du volume du foie). Le traitement, dépendant de plusieurs paramètres, peut être médical ou chirurgical et relève d’une prise en charge spécialisée.

Moyen de prévention

La transmission à l’homme est environnementale, la prévention passe par des gestes simples :

        • Clôturer son jardin potager afin que les renards ne puissent pas y avoir accès,
        • Cuire les fruits et légumes du jardin, la congélation ne tue pas les œufs du parasite,
        • Se laver les mains après avoir jardiné, touché un animal ou avant de manger,
        • Vermifuger son chien 1 fois par mois avec du PRAZIQUANTEL s’il est à risque c’est-à-dire s’il chasse et mange des campagnols,
        • Ne pas composter les crottes de chiens,
        • Porter des gants jetables si en cas de manipulation d’un cadavre de renard.

Echinococcose kystique

L’échinococcose kystique (EK), anciennement appelée hydatidose ou kyste hydatique, est due au développement chez l’Homme de la larve du cestode Echinococcus granulosus. L’échinococcose kystique se rencontre pratiquement dans le monde entier, le plus fréquemment dans les zones rurales d’élevage de moutons. En France, des foyers existent en Corse et en région PACA et dans le Sud-Ouest (Landes et Pays basque). La majorité des cas d’échinococcose kystique chez l’Homme en France est d’importation, les cas autochtones ont été décrits principalement chez des patients ayant une exposition professionnelle (bergers, éleveurs, …).

Cycle d’Echinococcus granulosus

L’échinococcose kystique est due au développement chez l’Homme de la larve d’Echinococcus granulosus.

Le cycle de vie d’Echinococcus granulosus fait intervenir deux hôtes mammifères, l’un définitif et l’autre intermédiaire. L’hôte définitif est le chien dont l’intestin héberge des vers adultes, petits cestodes de 3 à 7 mm, capables d’émettre des œufs dans le milieu extérieur par les déjections canines. Les hôtes intermédiaires sont des mammifères herbivores, principalement les ovins et les caprins. Ceux-ci se contaminent en ingérant les œufs présents dans le milieu extérieur. Une fois ingéré, le parasite se développe dans le foie, les poumons sous la forme d’une poche liquidienne. Le cycle parasitaire se referme lorsque le chien consomme des viscères infestés d’hôtes intermédiaires.

L’homme est une impasse parasitaire et se contamine accidentellement de la même manière que l’hôte intermédiaire, en ingérant des œufs présents sur le pelage du chien ou à partir d’aliments souillés par des déjections canines.

Manifestation clinique et prise en charge 

Souvent contractée au cours de l’enfance, l’échinococcose kystique peut rester latente pendant plusieurs années. La nature des symptômes est dépendante de la localisation et de l’évolution kystique. En dehors de complications (fissuration, rupture du kyste), les manifestations cliniques sont aspécifiques et comparables à celles d’un processus expansif (compression des organes ou structures de voisinage). La localisation hépatique est la plus fréquente (70 %), suivie par la localisation pulmonaire (20 à 30 %), mais tout autre organe peut être atteint. Le traitement, dépendant de plusieurs paramètres, peut être médical ou chirurgical et relève d’une prise en charge spécialisée.

Moyen de prévention

Elle est dédiée avant tout aux professionnels exposés (éleveurs, bergers, …).

Elle passe essentiellement par :

        • Une hygiène au quotidien : se laver les mains après avoir touché la terre, manipulé ou caressé un animal, et avant de cuisiner ou manger,
        • Un contrôle vétérinaire des chiens : vermifuger au moins 2 fois par an, avec un antiparasitaire adapté et contenant du PRAZIQUANTEL,
        • Une attitude adaptée au retour de cueillette : cuire tout végétal sauvage cueilli près du sol (1 min à 100° ou 15 min à 70°). Les œufs sont détruits par la chaleur. La congélation, l’alcool, le vinaigre ou l’eau de javel ne tuent pas le parasite. Sinon, toujours laver abondamment les fruits et légumes consommés crus.

Lien vers articles :

  • Bresson-Hadni S., Doussot A., Calame P., Bastid C., Millon L., Benazzouz M. Echinococcose kystique hépatique. Mini-Revue Hépato-Gastro et Oncologie Digestive 2021
  • Bastid C. Kyste hydatique du foie. EMC-Hépatologie 2014.7-023-A-10

Association pour l’Information et la Recherche sur l’Echinococcose Alvéolaire (AIREA)

L’ AIREA, réunissant des patients et leurs proches ainsi que des médecins et chercheurs concernés par l’EA, assure différentes missions :

– La promotion des activités permettant le développement des connaissances sur l’échinococcose alvéolaire.
– Des actions d’information des populations et des acteurs de santé concernés par cette affection.
– La diffusion des résultats des recherches.
– Le soutien aux patients atteints par la maladie et leur information.

Des liens étroits sont entretenus entre les médecins, biologistes et chercheurs du CNR Echinococcoses et les membres de l’AIREA, avec l’organisation d’action commune : réunion d’information locale ; émission/interview pour les media (journaux, télévision ; radio).

Siège Social :

28 Rue de la Perrouse
25115 POUILLEY-LES-VIGNES

Flyer AIREA

INFORMATION – PRÉVENTION

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Affiche d’information sur la prévention de l’échinococcose alvéolaire

L’échinococcose kystique. Une maladie parasitaire rare en France